Cécile Orsoni art-thérapeute

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Bilans de fin de thérapie.

Les personnes que j’ai suivi en art-thérapie peuvent s’ils le souhaitent écrire  un bilan à la fin de la thérapie.

art-thérapie Versailles 78 Yvelines  » Peu avant ma première séance d’art-thérapie, j’ai fait ce cauchemar extrêmement parlant par rapport à mon histoire.

J’avais peur, parce qu’il parle de mon traumatisme profond. Le non-dit, la culpabilité, la honte… Je savais bien qu’il faudrait dire la vérité, vous en parler, mais j’attendais de ne plus avoir le choix. Cet aveu est tellement douloureux…

C’est arrivé assez vite, au cours de la deuxième séance, il me semble. Quand vous m’avez demandé de dessiner « ce qui est arrivé à cette femme ». Parce qu’il s’agissait bien d’une femme… mais qui a perdu sa féminité.

Cela m’a beaucoup soulagée de vous dire ce qui m’était arrivé, enfant. Et votre réaction dans l’accueil, m’a détendue.

J’avais du mal à dessiner ce que je voulais. C’était finalement assez frustrant de ne pas « savoir » dessiner, de ne pas pouvoir retranscrire ce que j’avais comme image dans la tête. Mais après les séances, vous m’avez encouragée en me disant que mes dessins étaient beaux et cela m’a fait beaucoup de bien. Beaux, même si je ne sais pas dessiner, parce qu’ils sont vrais. Et beaux, même si ce que je dessine est affreux. Affreux ce que j’essaie de cacher depuis toujours, tout en espérant pouvoir le dire et m’en débarrasser…

Grâce à vos encouragements, j’ai continué au fil des séances avec un peu moins de jugement intérieur.

Le moment où j’ai dessiné le petit bonhomme blanc, que j’ai ressenti comme mon innocence, ma pureté, ma force aussi, a été très important et libérateur. J’ai d’ailleurs afficher dans ma chambre depuis, le dessin sur le craft du grand bonhomme blanc avec son pistolet, qui est plus fort que le noir, plus fort que l’agresseur, plus fort que la destruction, que la dépression. Je le vois tous les jours, et il me donne de la force.

Quand j’ai peint avec mes doigts pour remplir mon corps, cela m’a vraiment touchée émotionnellement. J’avais l’impression de me redonner vie, d’avoir la possibilité d’habiter enfin mon corps, de reprendre contact avec moi-même. Je ne sais pas si c’est encore le cas, parce que le chemin est long, mais un contact a eu lieu je pense. Pour moi, habiter son corps va avec la joie de vivre et sûrement un sentiment d’unification. Je m’en sens encore éloignée, mais des pas ont été faits.

Je sens qu’un parcours a été effectué lors de ces séances. Comme une boucle. J’ai entendu des messages : tu peux retrouver ta beauté, retrouver ton innocence, ce que tu es vraiment… Tout ça n’a pas été complètement détruit.

Le plus important pour moi, et le plus difficile, c’est de pouvoir montrer l’in-montrable, dire l’impensable, l’inacceptable. Et ce travail m’a permis de le faire d’une certaine façon. Pouvoir mettre en dehors de moi, sur des feuilles blanches, ce qui me ronge, ce tabou, cet impossible à dire, est libérateur. Ca veut dire : c’est possible que ce soit vu par d’autres.

Evidemment, l’exposition a doublé cet effet. Tout à coup, des gens que je ne connais pas, qui ne sont pas thérapeutes, peuvent voir ce qui pour moi est impossible à montrer. C’est comme un espoir que l’inhumain puisse devenir humain, être vu, reconnu. Parce que pour moi, ce traumatisme reste confiné dans une zone d’inhumanité, comme s’il m’avait exilé de la « normalité » humaine.

Mais justement, j’ai senti que cette expérience d’exposition m’avait ouvert une porte. Peut-être que oui, aujourd’hui, et encore davantage demain, je pourrai dire et montrer, ce qui, hier, était absolument impossible.

Et dire et montrer cette vérité, c’est pouvoir retrouver ma beauté intérieure, ma féminité et mon être… Tel est mon plus grand souhait.

Je vous remercie beaucoup de m’avoir accompagnée dans ce voyage et de m’avoir permis de montrer ce qui m’empêche de vivre dans la joie et la légèreté. Je me suis vraiment sentie bien guidée au fur et à mesure des séances. Une étape importante a été réalisée à l’intérieur de moi-même, je le sais. Le chemin continue… »

F  (le 16.12.15)