Cécile Orsoni art-thérapeute

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Séance de psychanalyse et d’art thérapie en plein air

La psychanalyse en marchant ?

Nietzsche disait que toute pensée est une pensée du corps et qu’il fallait philosopher en marchant. Ainsi le corps immobile produirait une pensée figée, non vivante. Une pensée superficielle qui ne naîtrait pas des profondeurs du corps et de l’inconscient. Car le corps et l’inconscient sont toujours en mouvement comme le flux de l’eau.

séance de psychanalyse en plein air
La psychanalyse en marchant

La psychanalyse peut-elle se faire avec le corps en mouvement ? Peut-on cheminer ensemble en bougeant notre corps au lieu d’être assis ou allongé sur un divan ? Peut-on penser en dehors d’un espace clos, celui du cabinet ?

Penser dans et avec la nature

La réponse est oui. J’ai voulu tenter l’expérience de la psychanalyse en marchant dans la nature. Le COVID produit en nous de l’asphyxie. Nous ne bougeons pas assez notre corps. Nous avons besoin de respirer et nous avons besoin de retrouver notre contact avec la nature. Ainsi la psychanalyse en marchant permet une spatialisation de la pensée qui s’inscrit dans un lieu naturel. Les associations libres se font à partir des éléments du site : l’eau, les arbres, le ciel, l’herbe, la lumière, les animaux. Des souvenirs d’enfance dans la nature reviennent.

Penser et  respirer en même temps 

La psychanalyste et philosophe Luce Irigaray a insisté  sur l’importance d’une prise de conscience et d’un travail de la respiration. Par ce travail du souffle nous entrons dans une relation avec l’extérieur qui devient plus pensée, plus subjective.

On peut commencer le début de la séance par un moment de Chi Kong en se recentrant sur la respiration et donc le mouvement qui va de l’intérieur du corps vers l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur. On se recentre sur la lenteur du mouvement pour que le corps sorte de la temporalité ultrarapide des gestes quotidiens.

Le rythme de la marche est celui de la pensée

Les arrêts sur le chemin marquent des étapes de l’analyse. La lenteur ou la rapidité de la marche marque le rythme de la réflexion. Ce mouvement répétitif engendre un état semi hypnotique que nous connaissons tous dans nos trajets quotidiens. Cet état favorise les associations libres pour le patient et l’écoute flottante pour l’analyste.

Les positions du corps sont aussi signifiantes : côte à côte ou face-à-face par exemple. Côte à côte nous regardons dans la même direction partageant alors une réflexion qui se fonde sur le même horizon le même élément naturel. Face-à-face, les expressions du visage prennent sens. Ainsi les associations se font en accord avec la sensibilité aux éléments naturels. La réflexion se fait plus sensible et moins intellectuelle, plus incarnée car elle s’inscrit dans les mouvements du corps ouvert à un lieu naturel. L’espace – temps de la pensée est plus concret car les sens sont en mouvement.

Clore la séance par le land art thérapie

La séance peut se terminer par un nouveau moment de Chi Kong une création de land -art. Le choix du lieu pour cette création d’art thérapie est important : au bord de l’eau ou au pied d’un arbre n’aura pas la même signification symbolique. Il en va de même pour le choix des matériaux : pierres ou végétaux ne symbolisent pas la même chose. Cette création de land -art et son interprétation commune vient clore la séance et finit d’incarner la pensée dans un objet naturel. Cette création d’art thérapie peut être prise en photo et par la suite nous pourrons  y revenir.

Une pensée sensible et vivante

Luce Irigaray a inventé la notion de « transcendantal sensible ». Cette notion désigne une manière de penser qui intègre la sensibilité et la réflexion. Car aucune pensée, même la plus scientifique n’est purement abstraite. Aucune pensée, aucun langage n’est neutre. La pensée est d’emblée subjective et affective car ce qui fait notre humanité c’est notre ouverture au monde. Par notre corps nous faisons partie de la nature et notre pensée s’inscrit toujours dans un espace et une temporalité, dans une matérialité. 

Pour devenir plus humain et plus « sujet » nous devons reconnaître cette ouverture à la nature et penser à partir d’elle. Accepter cette fragilité et cette beauté. Ainsi l’efflorescence, l’éclosion sont des transcendantaux  sensibles qui nous permettent de penser le mouvement de la vie à travers le mode d’être végétal.

Le corps immobile, derrière nos écrans sans pouvoir se toucher les uns les autres ; nous avons plus que jamais besoin de retrouver notre appartenance au vivant.